Parc Et Sports : Rattrapée en terrain fertile

Créateur d’espaces verts et spécialiste en entretien de terrains de sport, Parcs et Sports est née d’une poignée d’hommes. Laissés sur la touche par un dépôt de bilan, ils ont monté leur Scop. Depuis 1984, elle ne fait que pousser.

La Scop Parcs et Sports joue sur le terrain des grands. L’entretien du Stade de France, c’est elle. Sur les berges de Saône et du Rhône, à Lyon, ou sur les lignes de tramway verdoyantes, elle était aussi de la partie. Société de création d’espaces verts et d’entretien de terrains de sport basée à Chassieu – au milieu d’un vaste gazon brossé au poil -, elle vient de remporter un match important : la signature avec Vinci pour l’entretien du stade des Lumières, à Décines.

Scop-ParcsEtSports

« Nous croyions à l’outil de travail »

Pourtant, son histoire tient, au départ, à quelques poignées d’hommes. En 1984, l’entreprise horticole Broizat dépose le bilan laissant derrière elle une centaine de salariés. Une vingtaine d’entre eux mise sa prime de licenciement pour reprendre l’affaire sous forme de Scop – Pierre Tavernier, alors conducteur de travaux, aux manettes.  » Le plus vieux avait 35 ans et nous croyions à l’outil de travail; l’entreprise était bien implantée sur l’agglomération lyonnaise », se souvient Jean-Michel Girardet, aujourd’hui directeur administratif et financier. L’équipe peine à démarrer jusqu’à ce qu’une banque croît au projet et que l’administration judiciaire avance la trésorerie. La première année, le résultat est positif et l’équipe grossit rapidement. « Il y a eu une conjoncture très favorable à nos métiers : une politique de la Ville de travaux et d’aménagement, l’arrivée de concepteurs paysagistes », analyse Dominique Thomas, qui rejoint la Scop en 1991 et la dirige depuis 2008.

« En intéressement, l’ouvrier touche autant que le PDG »

Quid du modèle coopératif? « L’objectif est de ne rien imposer. Même si parfois cela peut devenir un frein à la rapidité des décisions », admet ledirigeant. En termes d’intéressement ? « Notre choix – que l’ouvrier soit autant rémunéré que le Pdg – est très motivant. Une très bonne année, cela représente cinq mois de salaires pour l’ouvrier, illustre Dominique Thomas Les associés ont une appartenance Parcs et Sports qui se ressente l’extérieur, auprès des clients » En 2013, ilssont 125 à travailler pour l’entreprise – dont 85associés -, et 250 pour le groupe. Car Parcs etSports a semé dans la moitié Est de I’Hexagoneavec cinq filiales Sport & Paysage (aussi uneScop), à Grenoble, Express Gazon, dans l’Oise,pour la production de gazon de plaquage, puis àMonaco, Nice et Sochaux. Parcs et Sports a aussidéposé deux brevets pour ses substrats, Terrafootet Idratemps. Le groupe atteint un chiffre d’affairesde 38 millions d’euros, 20 millions pour laseule Scop mère « Nous travaillons à 95%pour les collectivités, notamment les municipalités. Avec les élections, nous entrons dans une période de récession », prévoit le Pdg.

« Développer la Scop, c’est la pérenniser »

Quid, alors, de l’avenir d’une société coopérative créée par un groupe de jeunes.. des années 1980 ? « Aujourd’hui, développer la Scop, c’est la pérenniser Dans les dix années à venir, nous prévoyons un important contingent de départs à la retraite; il faut que nous anticipions en embauchant des jeunes. Tous autodidactes, nous sommes très motivés par l’insertion », ouvre le Pdg, avec, à l’esprit, ses débuts d’ouvrier-jardinier.

Adeline Charvet

Article réalisé en partenariat avec la revue Acteurs de l’économie