L’itinéraire d’une reprise avec Transméa : l’exemple de SAPA

Transméa, c’est avant tout un générateur de possibilités. La preuve par l’exemple, avec la remarquable histoire de SAPA, qui a benéficié de l’engagement financier le plus important à ce jour, et le témoignage de Savoie Condi Fruits.

Tous les chemins mènent à… la Reprise d’entreprise par les salariés.

Ce processus, associé au statut Scop, connaît un succès grandissant et apparaît de plus en plus aux yeux de nombreux experts (conseil juridique, expert-comptable, avocats…) comme une formule à succès.

Dans ce long cheminement, des organismes existent pour épauler les salariés. En 3 ans, l’Union Régionale des Scop Rhône-Alpes a aidé plus de 600 salariés à cette tâche. Elle s’appuie pour cela, sur tout un réseau de personnes ressources, sensibles à ce modèle équitable d’entreprise.

Quand les experts s’en mêlent…

Dans le cas de SAPA à Valence (26), devenue une Scop il y a quelques mois, c’est l’expert comptable, Hubert Dumas (Cabinet Guigard-Veyret), qui a proposé une reprise par les salariés à l’ancien dirigeant. « Je connaissais le principe mais c’était la première fois que je le proposais à un de mes clients. L’ancien dirigeant souhaitait transmettre son entreprise dans la continuité du rachat qu’il avait fait 20 ans plus tôt avec un associé. Mais l’entreprise s’étant développée, les salariés, seuls, n’avaient pas les moyens financiers ».

C’est donc associé à un dirigeant d’une autre entreprise coopérative, José Magalhaes, et avec le soutien financier du réseau des Scop que deux des salariés entreprennent les démarches. « Les salariés connaissaient le métier, il manquait le gestionnaire pour sauvegarder l’entreprise » complète Hubert Dumas.

Aujourd’hui, la reprise de cette société d’achat et revente d’articles de loisirs, chasse, pêche (CA 2010 : 4,1 millions d’euros) a permis à 12 salariés de garder leur emploi. Et José Magalhaes de conclure : « Tous les salariés se sentent aujourd’hui concernés. Dès la prochaine Assemblée Générale, nous pourrons ouvrir le capital à tous ».

Transméa, un outil au service de la RES

Outre l’accompagnement humain sur le long terme, les futures Scop reçoivent une aide importante lors du montage financier. La mise en place, fin 2007, du premier outil financier entièrement dédié au statut coopératif, Transméa, a permis de verser près de 800 000 euros sur 20 dossiers de RES (Reprise d’Entreprise par les Salariés), représentant 226 emplois.

Me Fabrice Ponsonnet, avocat spécialiste en Droit des sociétés, soutient cette initiative. C’est lors de la rédaction de l’acte de vente, suite au montage du projet en Scop de ID6, Spécialiste du câblage informatique (69) qu’il est intervenu : « Les outils, comme Transméa, font vraiment la différence ».

Des salariés repreneurs convaincus

Sylvain Carl est lui, dirigeant d’une autre Scop, Savoie Condi Fruits, dont il n’était pas salarié avant la reprise : « Directeur commercial d’une autre entreprise du secteur, j’avais suivi les difficultés de l’ancienne entreprise. Pourtant je voyais le potentiel existant et j’ai rapidement noué des liens avec les salariés pour leur proposer une reprise ».

Née d’une reprise à la barre du Tribunal en juillet dernier, cette entreprise savoyarde de stockage, conditionnement et commercialisation de fruits emploie une vingtaine de salariés pour un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros. Au côté de Sylvain Carl, quatre des anciens salariés font aujourd’hui partie du projet. Lui, reconnaît : « Aujourd’hui, le statut Scop nous apporte clairement un plus grâce à une implication des salariés importante. Il est encore tôt pour comparer, mais la mise en place d’un nouveau mode de fonctionnement apporte déjà une meilleure qualité, une meilleure ambiance, ce qui est essentiel dans une entreprise ».

Sauvegarde de l’emploi, maintien du réseau local, partage des richesses… La RES offre une alternative à prendre de plus en plus en compte à l’heure où les partis politiques se prononcent en faveur de l’actionnariat salarié.
Et les salariés ne sont plus les seuls convaincus. L’expert-comptable Hubert Dumas conclut : « depuis cette reprise, j’ai déjà reproposé le statut de Scop à d’autres de mes clients ! »